Vue générale du camp (1943)
Construit en décembre 1938 par des déportés transférés du camp de Sachsenhausen, le camp avait été aménagé autour d'une briquerie dont la production était destinée à la construction de différents immeubles planifiés par les autorités nazies sur les rives de l'Elbe.
Neuengamme fut un camp satellite de Sachsenhausen jusqu'au 4 juin 1940, date à laquelle le camp fut rendu administrativement indépendant et placé sous le contrôle direct de l'Inspection des Camps de Concentration. Les prisonniers travaillèrent tout d'abord à l'aggrandissement du camp ainsi qu'aux travaux d'aménagements des rives de l'Elbe. Le nombre de prisonniers augmenta de façon spectaculaire en quelques mois: en 1940, le camp comprenait environ 2.000 déportés, dont 80% d'allemands. Entre 1940 à 1945, plus de 95.000 prisoniers furent détenus dans le camp et le 10 avril 1945, la population du camp était de 13.500 déportés. Plus de 2.500 hommes et 10.300 femmes travaillaient en outre dans les différents kommandos extérieurs de Neuengamme.
Prisonniers au travail à NeuengammeDès les premiers mois de son existence, Neuengamme fut un véritable enfer pour ceux qui y furent incarcérés. Malgré des rations alimentaires quasi inexistantes, les malheureux déportés y furent astreint par tout temps à des travaux lourds à l'extérieur, et ce sous les coups et les brimades constants des gardiens SS. Très rapidement, le taux de mortalité augmenta de façon terrible. Soumis à la faim, les mauvais traitements et le manque total d'hygiène et de contrôle médical, les prisonniers mourrurent rapidement par centaines.
Durand la guerre, des dizaines de milliers de personnes en provenance de tous les pays occupés furent transférées à Neuengamme. Dans la plupart des cas, les prisonniers y étaient incarcérés pour faits de résistance, pour avoir refusé de partir au service du travail obligatoire ou tout simplement victimes des mesures raciales nazies. De 80% en 1940, le pourcentage d'allemands incarcérés à Neuengamme passa à 10% durand la guerre.
A partir de 1942, les prisonniers furent astreints au travail dans les industries d'armement nazies. A l'origine, le travail était effectué dans les ateliers du camp mais rapidement il fut décidé que des déportés seraient directement envoyés dans les usines des alentours. A la fin de la guerre, les kommandos extérieurs de Neuengamme étaient dispersés dans tout le nord de l'Allemagne, la plupart d'entre eux étant directement liés à la machine de guerre nazie. Devant l'avancée des forces alliées, de nombreux prisonniers furent en outre forcés de creuser des tranchées anti-tanks. De nombreux autres prisonniers furent transférés dans les grandes villes bombardées pour y évacuer les corps des civils tués lors des bombardements.
Un kommando extérieur travaillant aux aménagement des rive de l'ElbeEn tout et pour tout, il eu 96 camps satellites de Neuengamme, dont plus de 20 camps peuplés uniquement de femmes. Au printemps 1945, près de 45.000 prisonniers travaillaient dans les usines d'armement, dont un tiers de femmes. A ce moment, le camp comptait 13.500 prisonniers et était complètement surpeuplé.
Le nombre de victimes assasinées à Neuengamme est estimé à environ 56.000. Pendaisons, gazages, exécutions, transferts vers les camps d'extermination d'Auschwitz et Majdanek y étaient monnaie courante. Au cours des dernières semaines de la guerre, la SS décida d'évacuer les camp. Près de 10.000 déportés entamèrent une terrible marche de la mort en direction de Neustadt, ville où les prisonniers devaient être embarqués sur le "Cap Arcona".
Le 27 avril 1945, le "Athen" arriva à Neustadt avec à son bord 2.500 prisonners en provenance de Dora. Ils furent aussitôt transférés sur le "Cap Arcona". Un autre cargo, le "Thielbeck", s'ammara bientôt tout près du "Cap Arcona", avec à son bord 2.500 prisonniers. Le 3 mai 1945 à 15h. , pensant que ces bateaux transportaient des troupes, des chasseurs bombardiers "Typhoon" de la RAF surgirent et bombardèrent le "Cap Arcona", le "Thielbeck" et le "Deutschland". Il y avait près de 7.500 déportés à bord de ces navires. Il n'y eu que 500 survivants.