Un convoi à Westerbock
Le camp de Westerbock était situé à environ 15 km du village de Westerbock. Ce camp fut ouvert par les autorités hollandaises en été 1939 afin d'accueillir les réfugiés juifs d'Allemagne. Les premiers réfugiés arrivèrent à Westerbock le 9 octobre 1939. Lorsque les allemands entrèrent en Hollande, le camp hébergeait 750 personnes.
Le 1er juillet 1942, les autorités allemandes prirent le contrôle du camp et le désignèrent officiellement comme "camp de passage de police de Westerbock" (Durchgangslager Westerbock). Le 14 juillet 1942, tous les juifs furent examinés pour savoir s'ils étaient aptes au travail ou non. Le 1er train arriva le 15 juillet 1942 et reparti dés le 16 juillet avec les premiers prisonniers juifs en direction d'Auschwitz. Au départ, les prisonniers montaient dans le train à la gare de Hooghalen. A partir de cette date près de 103.000 juifs furent transférés vers Auschwitz ou Sobibor pour être gazés. En novembre 1942, la ligne de train fut prolongée jusqu'au camp.
Westerbock était un camp très particulier. Il y avait une école (mais uniquement pour les "orphelins", c-a-d les enfants arrivés au camp sans leurs parents), un salon de coiffure, un orchestre, un café-restaurant. Pour peu qu'on ai assez d'argent, il était possible d'acheter des choses impossible à trouver à la même époque ailleurs en Hollande. Ce "confort" était fait pour rassurer les prisonniers et empêcher tout problème lors des transferts vers Auschwitz.
Le drame de ce camp était que les SS avaient en fait très peu de choses à faire: il y avait un service d'ordre juif et les convois vers les camps d'extermination étaient souvent surveillé par des policiers hollandais. Le commandement SS donnait les ordres, le service de sécurité juif les exécutait sous peine d'être lui-même déporté vers les camps de la mort (ce qui arriva d'ailleurs...). Les convois pour les camps d'extermination partaient tous les mardi. Avant chaque mardi, il régnait dans le camp une atmosphère de panique, chacun craignant d'être sélectionné pour le convoi. Ceux qui restaient avaient un répit d'une semaine.
A partir de septembre 1944, plus aucun train ne partit de Westerbock. A la libération du camp, il restait 900 juifs. Le camp a été détruit après la libération. Bien que rien ne subsiste du camp original, un monument aux victimes a été construit ainsi qu'un mémorial très bien documenté. Le monument consiste en une partie de voie ferrée dont les extrémités des rails sont tordus et se dressent vers le ciel.
En partance vers les camps d'extermination...