Nordhausen était un camp satellite du complexe concentrationnaire de Dora-Mittelbau. Ce camp avait la particularité d'avoir été créé par les SS pour accueillir les déportés malades ou inaptes au travail. Selon la terminologie nazie, Nordhausen était un "Vernichtungslager", un camp d'extermination pour malades. Les méthodes d'extermination employées par les SS n'étaient cependant pas aussi expéditives que dans les camps d'extermination de Pologne: à Nordhausen, on mourrait de faim et du manque total de soins. Les conditions de vie à Nordhausen étaient telles que, parmi les déporté, on disait que "Si Dora était l'enfer de Buchenwald, Nordhausen était l'enfer de Dora"...
L'intérieur d'un hangar tel que les américains le découvrirent...
Le camp de Nordhausen était constitué d'un ensemble de hangars et de garages pour blindés. Il n'existait aucune installation sanitaire et les déportés étaient simplement entassés dans les hangars. Ne disposant d'aucun lit, les déportés dormaient sur le sol en béton. Si,pour des hommes en bonne santé ce genre de condition de vie aurait eu raison des plus résistants, pour des hommes affaiblis et affamés, cela signifiait la mort à court terme et le taux de mortalité à Nordhausen fut absolument incroyable.
A ces conditions de vie s'ajoutait le fait que le camps était sous le contrôle de criminels de droits communs. Ainsi les prisonniers étaient-ils exposés aux exactions sadiques des "triangles verts".
Le 3 avril 1945, Nordhausen fut bombardé par l'aviation américaine. Celle-ci ignorait que ces installations en béton étaient en un camp de concentration et non un dépôt de l'armée allemande. Ce bombardement fut terriblement meurtrier car les déportés furent contraints par les SS de rester dans les bâtiments en feu. Il y eu des centaines de victimes.
Deux survivants trouvés parmi des monceaux de cadavres...
Nordhausen fut libéré par les forces de la 104ème division d'infanterie américaine le 12 avril 1945. Lorsque les soldats américains entrèrent dans le camps, un spectacle apocalyptique les attendait. Près de 3.000 cadavres jonchaient le sol. Dans certains hangars, les américains ne découvrirent aucun survivants, dans d'autres seuls 2 ou 3 prisonniers bougeaient encore, perdus au milieu de dizaines d'autres cadavres en état de putréfaction. La situation était telle que les équipes médicales de la 104ème division d'infanterie fut rapidement impuissante et du demander des renforts de toute urgence. Sous la contrainte, 400 civils des environs de Nordhausen fut conduite au camp ou ils durent aider à l'évacuation des corps. Les rares survivants reçurent immédiatement les soins appropriés mais en dépit des efforts des américains, de nombreux déportés moururent encore dans heures et le jours qui suivirent le libération du camp.