Ouvert le 1er novembre 1941, le camp d'extermination de Belzec était constitué de deux camps divisés en trois sections: la section administration, la section comprenant les baraques et hangars où étaient entreposés les biens volés au victimes, et enfin la section utilisée pour l'extermination. Il y avait à l'origine trois chambres à gaz en bois utilisant du monoxide de carbone. Elles furent remplacées plus tard par six chambres à gaz construites en briques et en béton. Les exterminations par gaz commencèrent le 17 mars 1942 et se terminèrent en décembre de la même année. On estime le nombre de victimes à 500 ou 600.000, pour la plupart juives.
Une femme peu avant son exécution à Belzec.
Le soldat sur la gauche est un garde SS, les soldats du fond sont des gardes ukrainiens.
Photo trouvée sur un SS fait prisonnier.
Belzec, qui fut le camp servant de modèle aux autres camps d'exterminations construits plus tard dans le cadre de l' 'Aktion Reinhard', fut au début un camp de travail ouvert dès avril 1940. Il était situé dans le district de Lublin, en plein milieu des grandes communautés juives du sud-est de la Pologne et de l'est de la Galicie. La construction du camp d'extermination proprement dit commença le 1er novembre 1940 et les nazis utilisèrent pour cela des travailleurs venant du camp de travail ou des communautés juives locales. Le colonel général SS Christian Ouïr, un eh-officier de police ayant un joué une rôle majeur dans l'implémentation du programme d'euthanasie "Ta", fut nommé commandant du camp. Il avait sous ses ordres 20 à 30 SS ainsi qu'une compagnie composée d'environ 120 gardes ukrainien ayant été spécialement entraînés au camp de Trawniki.
Belzec était un camp relativement petit. Il était divisé en deux sections, chacune d'elles étant entourée d'une enceinte de fil barbelés. Des miradors étaient placés tout autour du périmètre principal. Le premier camp fut divisé en deux parties. La plus petite contenait les bâtiments administratifs et les baraques des gardes ukrainien. La plus grande contenait la ligne de chemin de fer conduisant les victimes au camp; le quai où ils étaient divisés en deux groupes, les hommes d'une part et les femmes et enfants d'autre part; les bâtiments où ils devaient se déshabiller et étaient rasés; les baraques où étaient entreposés les objets personnels des victimes et enfin les baraques abritant les prisonniers juifs chargés de brûler les cadavres, trier les bagages, etc....
Le second camp contenait les chambres à gaz et les bûchers. Il était relié au premier camp par un long passage entouré de chaque côté par des fils barbelés et surnommé "le tube". Le site d'extermination proprement dit était séparé du camp principal par des arbres et des feuillages.
Le camouflage était un élément essentiel du processus d'extermination. Voici quel était la manière d'opérer à Belzec: un transport composé de 40-60 wagons, contenant environ 2.500 juifs, arrive dans la gare de Belzec. Le convoi est alors divisé en quatre petits convois de 10-15 wagons qui seront acheminés un par un dans le camp. Les juifs sont rapidement débarqués des wagons et on leur dit qu'ils sont dans un camp de transit. On leur annonce ensuite qu'avant d'être assigné à une équipe de travail, ils seront douchés et rasés. Les hommes sont séparés des femmes et des enfants. Tous sont poussés vers les bâtiments où ils doivent se déshabiller. Les femmes sont rasées. Tous sont ensuite brutalement poussés dans "le tube" et de là vers les chambres à gaz camouflées en douches. La brutalité et la rapidité de ce processus étaient telles que souvent les victimes n'avaient pas les temps de réagir ou de tenter de se défendre.
Belzec: un groupe de tziganes peu avant d'être conduits à la chambre à gaz.
Dans sa première phase d'activité, de mi-mars 1942 à la mi-mai 1942, Belzec avait trois chambres à gaz construites en bois, et dont les murs étaient doublés et emplis de sable. Ces chambres à gaz étaient équipées de deux portes, une pour l'entrée des victimes, une autre pour l'évacuation des corps. Le monoxyde de carbone était produit par un moteur diesel installé au dehors. Une fois la chambre emplie de gaz, la mort survenait au bout d'environ 30 minutes. Les prisonniers juifs qui avaient été sélectionnés dans des transports précédant devaient alors évacuer les cadavres et les traîner vers les bûchers. D'autres équipes s'occupaient de récupérer les bijoux, les dents en or, etc... Sur les quais, une équipe s'occupait de rassembler et trier les bagages tandis que dans les vestiaires, une autre équipe triait les objets personnels et les vêtements. Le processus d'extermination d'un convoi durait environ trois heures.
A la mi-mai les transports cessèrent afin de permettre aux SS "d'améliorer" le processus d'extermination. Mi-juin, la construction de 6 chambres à gaz en béton commença, ce qui permit aux SS de gazer jusqu'à 1.200 victimes en une fois, ceci signifiant qu'un transport pouvait être divisé en deux parties au lieu de quatre précédemment. Les victimes étaient de plus déshabillées et rasées plus rapidement. Durand cette période, près de 1.000 juifs furent employés dans les équipes s'occupant des cadavres, biens, bagages, etc... Tous étaient assassinés après quelques semaine de travail. Ceux qui vivaient encore lorsque le camp fut fermé furent transférés à Sobibor et tués. Il n'y eu que quelques survivants.
On estime qu'environ 600.000 furent gazés à Belzec ainsi que plusieurs dizaines de milliers de tziganes. Dans sa première période d'activité, 80.000 juifs provenant des ghettos de Lublin, Lvov ainsi que de différente partie de la Galicie y furent tués. Dans la seconde période (de la mi-mai à décembre 1942) il fut procédé au gazage de près de 130.000 juifs venant de de la région de Cracovie, de plus de 215.000 juifs de la région de Lvov ainsi que de nombreux groupes provenant des régions de Lublin et Radom.
Dans les premiers mois de 1943, les cadavres des victimes furent déterrés et brûlés en plein air. Le camp fut ensuite détruit. Le terrain où était installé le camp fut retourné et une ferme y fut construite. Un des gardes ukrainien en devint propriétaire.
Le Sonderkommando de Belzec. Remarquez le garde à l' arrière-plan qui sourit pour la photo...