par Lyle Storey
Robert Sorensen qui vivait à Indendence, Missouri, (à présent décédé) et moi-même, caporal Lyle Storey, nous découvrîmes et libérèrent au cour d'une mission de reconnaissance un camp de concentration. Nous étions dans le Wels, en Autriche et il s'agissait très probablement d'un camp annexe de Mauthausen. Le nom de l'endroit m'échappe, cependant je me souvient parfaitement de l'endroit.
A peu de distance au delà de l'entrée principale dont les gardes s'étaient enfouis, il y avait une pile de cadavres, de véritables squelette recouverts de peau humaine. Un homme en vêtement civil, et qui s'avéra être un médecin prisonnier du camp s'approcha de nous accompagné d'une jeune fille d'environ 12-13 ans. L'enfant suçait un morceau de lard qui avait perdu depuis longtemps toute valeur nutritive. Le médecin nous montra un horrible trou plein d'infection à l'arrière de la tête de l'enfant et nous demanda une aide médicale. Les baraques étaient situées au sommet d'une colline d'environ 50 pies de hauts. En bas de la colline, on pouvait apercevoir une ferme blanche composée de deux bâtiments ainsi qu'une laiterie.
J'ai envoyé Sorensen chercher des vivres pour les prisonniers et 'lai chargé de prévenir les équipe médicales de l'unité de ce que nous avions découvert ici. Je descendis ensuite un sentier menant jusqu'à la ferme. J'étais en territoire ennemi et malgré le fait que la fin de la guerre était proche, l'endroit restait dangereux. mais ma colère était telle que j'oubliai toute prudence.
Ni le fermier, ni sa femme ne connaissaient l'existence du camp pourtant visible depuis la ferme. Ils étaient très effrayés lorsque je les ai menacés de prendre leur vaches pour les prisonniers. J'ai fouillé la maison, n'ai trouvé aucune arme mais ai découvert une "médaille de la mère" que j'ai d'ailleurs conservé.
Etant revenu dans le camp, j'ai retrouvé Sorensen essayant de soulager les prisonniers. Je suis alors monté sur le toit de la jeep et ai demandé au médecin prisonnier de dire aux autres prisonniers que des vivres et de l'aide médicale allait très bientôt arriver.. Nous demandâmes aussi de ne pas sortir du camp. Cependant certains prisonniers étaient déjà partis vers les maisons voisines à la recherche de nourriture. Je me souviens encore de ce prisonnier que nous trouvâmes mort, la tête reposant sur une tarte au cerises. Il était mort d'indigestion.
En regardant dans ces centaines de yeux vides, je savais que ce que j'avais vu ici ne serais pas cru. Nous avions signalés l'emplacement du camp et nous savions que nous prenions de gros risques en restant plus longtemps. Nous continuâmes notre reconnaissance.
Avec tout ce que nous avions vu durant cette guerre, on aurait pu croire que cette vision du camp nous aurais laissé froid. A vrai dire, ce que nous avions vu nous avais glacé le sang. Et cette vision d'horreur est toujours en moi plus de 50 ans après.
J'espère qu'un survivant pourra m'aider à localiser ce camp d'après la description que j'en donne. Si tel est le cas, il peut m'écrire: Lyle S Storey.